La chaux : liant traditionnel et technique moderne

Jeune plafonneur, travaillant principalement en bâtiments anciens, j’ai souvent éprouvé un sentiment d’incompréhension face à l’utilisation des enduits à base de plâtre, sans jamais comprendre le pourquoi de cette impression.

Lors d’un chantier il y a quelques années, j’ai rencontré ma compagne Nathalie Delaby, qui par ses connaissances des enduits anciens acquises à San Servolo, m’a ouvert les yeux sur les incroyables possibilités des enduits à la chaux. Ces techniques nous paraissaient néanmoins lourdes et pénibles, mais tellement séduisantes ! Nous devions donc trouver des solutions pour leur mise en œuvre. Ce fut le point de départ d’une véritable passion, car tout était à réinventer, modifier et à essayer pour incorporer et adapter ces techniques aux exigences et à la réalité des chantiers modernes.

Nous avons donc au fil des chantiers, de plus en plus pointus et importants, appris à utiliser tous les “inconvénients et défauts” qui rendaient la chaux obsolète aux yeux des entrepreneurs éperdus de rendement; nous avons renversé ces arguments et en avons finalement tiré parti.

Il s’avéra également nécessaire de modifier et de mettre au point les recettes ‘antiques’, pour projeter ces enduits au moyen de machines modernes, et ainsi augmenter rendement et qualité; cela nous permettait de proposer des enduits naturels, respirants, et de qualité esthétique inégalable à des conditions de prix raisonnables.

Notre travail est en fait un amalgame d’exigences du plafonneur et du peintre : il concerne tant la maçonnerie brute que le dernier trait de pinceau, ainsi que la coordination avec les autres corps de métiers.

En fin de compte, cette fusion de deux savoir faire, qui visent à fournir un travail d’une qualité sans faille ne peut s’accomplir que si l’on est pris d’une passion dévorante pour ces techniques anciennes, au point que cela devienne un véritable mode de vie !