Du béton cellulaire à base de chaux ? Oui, certainement, mais un béton spécifique. Il ne s’agit certes pas d’un matériau nouveau. Le béton cellulaire a été inventé en 1924 par le Suédois J.A. Eriksson et il fut introduit en 1953 sur le marché belge. Depuis lors, il a subi une forte évolution quant aux caractéristiques et aux applications de plus en plus nombreuses.
En Belgique, il y a une seule usine, à Burcht, près d’Anvers, qui fabrique des produits en béton cellulaire. Elle fait autorité et est une référence en Europe à cause des nouveaux procédés et des technologies qui y sont mis au point. Voilà comment un petit pays comme la Belgique peut jouer un rôle important.
Qu’est-ce que du béton cellulaire ?
Les matières premières du béton cellulaire sont le sable, la chaux et l’eau. Ces matières sont très bien mélangées pour obtenir une pâte homogène.
La pâte est versée dans un moule et se met à lever. Après l’affermissement de la pâte, le moule est retiré. La masse ainsi obtenue est coupée sur mesure en fonction du produit fini que l’on veut
: des blocs, des linteaux, des panneaux. Puis le produit est mis dans un autoclave, où il durcit à une température de 180°C et sous une pression de 10 bars. Par l’autoclavage, le matériau obtient
ses propriétés définitives.
Gamme de produits
Ces dernières années, le béton cellulaire connaît une poussée constante en Europe.
Il y a les blocs qui sont connus par les architectes et les entrepreneurs pour la construction et la rénovation d’habitations résidentielles ou multiples, ainsi que les panneaux qui occupent une
place importante dans la construction industrielle et utilitaire.
La mise en œuvre des blocs se fait principalement à l’aide d’une colle, ce qui diffère quelque peu de la maçonnerie classique à l’aide de mortiers.
La vaste gamme de blocs et de linteaux sert à la construction de murs portants ou non, tant intérieurs qu’extérieurs, que se soit pour la construction de nouveaux bâtiments ou pour la rénovation.
Grâce à leur grand format et à leur poids léger (une masse volumique de 400 kg/m3) l’exécution de la maçonnerie est ergonomique et très rentable. Du fait que la pose des blocs se fait à la colle
et avec un joint de +/- 2 mm, la mise en œuvre est rapide, les couches de finition sont moins épaisses et moins coûteuses et l’isolation thermique est meilleure (+ 20%).
Ces joints de colle améliorent le comportement du béton cellulaire en cas d’incendie, grâce à leur imperméabilité aux gaz de combustion et aux flammes. L’utilisation de linteaux permet d’obtenir
une maçonnerie homogène. Grâce à l’emploi d’un seul matériau, on évite la création de ponts thermiques et de tensions, ce qui est élémentaire pour obtenir un comportement performant et durable du
mur.
Les blocs constituent la gamme de production historique. Les innovations intervenues au fil des années, ont permis d’obtenir des produits plus légers et offrant une meilleure isolation.
Aujourd’hui, il est parfaitement possible de construire un mur en béton cellulaire de 17,5 cm sans isolation thermique supplémentaire et qui satisfait aux normes légales fédérales et régionales
en vigueur pour l’isolation thermique.
D’autres possibilités d’application pour le béton cellulaire ?
Depuis quelques années, il existe des panneaux que l’on utilise pour des murs, des revêtements, des couvertures de toits, des sols et des parois. Les architectes et les entrepreneurs ont compris
l’avantage que ces produits offrent pour la construction de bâtiments de qualité.
Des panneaux de façade sont couramment utilisés en combinaison avec une ossature classique en béton. Ils peuvent être placés horizontalement ou verticalement. Ils sont posés devant ou entre les
colonnes.
Pour des applications en tant que paroi portante (jusqu’à trois niveaux) ils sont toujours placés verticalement. Certains éléments peuvent recevoir un renfort spécial pour supporter des charges
particulières (tablettes de fenêtre, linteaux, frontons, silos de stockage…).
La résistance au feu des bétons cellulaires est unique. Pour des immeubles industriels et des bureaux, les panneaux servent à la construction de paroi ignifuge pour la réalisation d’un
compartimentage. A partir d’une épaisseur de 150 mm, le béton cellulaire a une résistance au feu (Rf) de 6 heures.
Des longueurs standards allant jusqu’à 6.000 mm (voir à 7.500 mm) en font un matériau idéal pour la préfabrication.
A condition d’être équipés d’un armement spécial, les panneaux sont également utilisés comme dalles de toiture ou de sol.
Pour toutes sortes de bâtiments, ils peuvent servir de toit plat ou incliné.
On les utilise principalement pour des constructions de grande envergure, telles que des usines, des hangars, des supermarchés, des garages et des systèmes d’habitations… Ces structures forment
en même temps le contreventement du bâtiment. Ces toits supportent de lourdes charges supplémentaires (jusqu’à 7 KN/m2), ce qui convient très bien à des toits verts.
Les panneaux de toiture contribuent largement à la création d’une confortable température à l’intérieur, grâce à leur grande inertie thermique et au confort acoustique qu’ils doivent à leur
excellente capacité d’absorption des bruits.
Conformément à la fonction voulue – isolation thermique ou légèreté – on peut appliquer ces dalles de sol pour des sols isolants au-dessus de caves ou de vides sanitaires, pour des sols de
grenier, pour des sols légers dans des bâtiments à ossature en béton et pour des sols dans des ensembles de systèmes d’habitations.
La construction de parois de refend constitue une dernière application de ces panneaux. Ces panneaux de refend conviennent particulièrement à des murs non porteurs dans de grands bâtiments tels
que des immeubles à bureaux, des hôpitaux, des hôtels, des magasins, des maisons… De telles parois de refend ont une résistance au feu très élevée (Rf = 3 heures) et constituent des surfaces très
planes qui ne nécessitent qu’une fine couche de finition.
L’utilisation de grands éléments offre de nouvelles possibilités d’optimisation du processus de construction. La préfabrication des panneaux est garante d’une qualité élevée et d’une indépendance
des intempéries.
Les éléments peuvent être montés de manière très rentable, ce qui présente un énorme avantage, tant pour l’entrepreneur que pour l’architecte.
Béton cellulaire, un matériau pour l’avenir à base de chaux
Le béton cellulaire correspond aux exigences que l’on impose à des matériaux de construction modernes :
• Tout d’abord, un béton cellulaire est parfaitement recyclable tant en cas de production que les chutes en provenance de chantiers. Ces « déchets » sont broyés et réintégrés dans le circuit de
production.
• Grâce au faible poids volumique et aux épaisseurs diminuées, le produit s’inscrit parfaitement dans la tendance de développement durable. Une consommation diminuée de matières premières et
d’énergie pendant la production contribue beaucoup à la sauvegarde des ressources naturelles et à l’affaiblissement de l’effet de serre.
• Le confort thermique, le confort sonore et la résistance au feu sont les atouts généralement reconnus du béton cellulaire. Les valeurs d’isolation que l’on obtient, correspondent à la recherche
d’un rendement énergétique plus élevé des locaux occupés et utilisés, tant pour le refroidissement que pour le chauffage. La propriété naturelle du béton cellulaire de résister très bien au feu,
est une réponse aux exigences plus rigoureuses en matière de sécurité des habitants et des usagers de bâtiments publics.
A titre de conclusion, nous pouvons dire que le béton cellulaire est un matériau dont les points forts sont reconnus tant pour la construction de maisons que pour la construction industrielle et
utilitaire.
C’est dire à quel point un produit à base de chaux offre une réponse aux préoccupations actuelles et futures du secteur de la construction.