Construction écologique : L’utilisation de chaux et de chanvre ouvre de nouvelles perspectives

Depuis vingt ans, le marché du chanvre est en plein en France. Ces dernières années, des initiatives prometteuses ont également été relevées au Royaume-Uni et dans plusieurs autres pays !


Pour la construction de structures en blocs ou en briques, on génère entre 20 et 40 tonnes de CO2 . Pour la construction d’une maison au chanvre, jusqu’à 10 tonnes nettes de CO2 sont captées dans le béton de chanvre.


Cela fait qu’on réalise un bénéfice net de 50 tonnes par rapport à une méthode de construction classique.


Le principe est simple : un hectare de plantation de chanvre produit l’équivalent de chènevotte (partie boisée de la plante de chanvre où se véhicule la sève) qui est nécessaire à la construction d’une seule maison. En cours de croissance, la plante extrait du CO2 de l’air et transforme celui-ci en carbone et en oxygène immobilisés. La chènevotte extraite du chanvre constitue un granulat naturellement reproductible pour le béton. En combinaison avec un liant minéral à base de chaux aérienne, on obtient un béton de chanvre léger dont la densité varie de 250 à 500 kg par mètre cube.


De tels matériaux ont une résistance à la compression de 0,2 à 1 Mpa et peuvent donc servir d’isolation de toits (λ~0,1 W/m°C), de couche de remplissage ou de chape, ainsi que de mur solide en combinaison avec une structure portante classique en béton, en acier ou en bois.
Vingt ans d’expériences en France, depuis la Bretagne jusqu’en Franche Comté, montrent la faisabilité de la technique. Pour l’instant, on cultive environ 10.000 ha de chanvre dont la chènevotte est utilisée pour la construction.


Du fait de leur teneur en THC très limitée (0,2%), ces variétés de chanvre sont à distinguer clairement de leurs cousins psychédéliques.


Les techniques d’application évoluent d’une mise en œuvre locale avec coffrage jusqu’à une application gunitée à rendement élevé. Si un bâtiment est érigé de manière réfléchie en béton de chanvre, le coût peut en être inférieur à celui des techniques de construction classiques.
Actuellement, des recherches sont entreprises pour trouver une méthode de production de blocs préfabriqués dont la mise en œuvre correspond étroitement aux méthodes de construction classiques avec blocs en béton et briques.


Fin septembre 2006, le 3e symposium sur la construction au chanvre s’est tenu à Paris. A cette occasion, a été fait le point de la technique et un inventaire des applications pour lesquelles la technique est prête à un développement à grande échelle. En outre, on a pu constater un soutien remarquable de la part du monde politique, qui voit dans cette technique une manière de faire à court terme d’importants bénéfices par rapport à l’engagement des gouvernements de réduire les émissions de gaz à effet de serre (accords de Kyoto).


Selon des témoignages anglais, le béton de chanvre devrait jouer un rôle important dans la construction des infrastructures pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012, et il contribuera à l’objectif d’atteindre, pour la première fois dans l’histoire des Jeux, un bilan CO2 neutre.


Tout cela montre une fois de plus que l’innovation et la chaux vont de pair et qu’elles ouvrent d’intéressantes perspectives.


www.construction-chanvre.asso.fr
www.hemplime.org.uk


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